Vengeances et ruelles noires

Un accident peut changer bien des choses. Surtout quand à cause d'une erreur stupide, il y a un mort. C'est encore plus grave lorsque les amis de ce mort veulent venger son décès. C'est dans ses situations là que des guerres commencent. Des batailles, il y en avait eu. Mais rien de très sérieux. Seulement maintenant, ça avait changé.

D'un côté, il y avait les Rapaces, on les appelait comme ça parce que c'était des voleurs. Ou plutôt, des brigands des rues modernes. Ils interceptaient des petits camions de marchandises, ou volaient des arrières-boutique. Ce qui était étrange, c'est que souvent, il ne prenaient que très peu de choses, juste le nécessaire. Ils disaient que c'était pour ne pas gaspiller, que trop de marchandise volée, ça se perdait.

De l'autre côté, il y avait les Lions, appelés ainsi à cause de leur férocité et parce que c'était les rois. Les Lions faisaient plus de vandalisme, étaient plus présent dans la ville et avaient un sens de l'honneur et de la vengeance particulièrement développé. Ils avaient délimités leur territoire et si un Rapaces ne faisait que y entrer, ils le chassaient rapidement. Malheureusement pour eux, les Rapaces avaient un concept de territoire très peu développé; pour eux, tout appartenait à tout le monde.

L'accident avait eu lieu dans une petite rue piétonne où les échoppes des marchands étaient toutes entassées les unes à côté des autres. C'était la compétition à savoir celui qui criait le plus fort pour vendre ses produits. Un jeune Rapaces de douze ans qui passait par-là, remarqua des pommes qui avaient l'air bien appétissante sur une étagère de marchand. Subtilement, il en prit une et la glissa dans sa manche de manteau. C'est alors qu'une jeune Lionne du même âge le remarqua. Elle s'approcha de lui, le bouscula, lui rappelant qu'il était sur le territoire des Lions. Mais le jeune Rapaces ne se laissa pas intimider et bouscula la jeune fille à son tour. Cette dernière trébucha et tomba sur le rebord du trottoir, une très mauvaise chute qui lui coûta la vie. Lorsque le jeune garçon vit son adversaire inconsciente à terre, il ne su que faire. Malheureusement pour lui, plusieurs membres des Rapaces et des Lions étaient présents dans la foule et avaient aperçut la scène.

Il faut savoir une chose, les Lions sont très rancuniers... Surtout si on leur enlève une vie...

Tristana ressera un peu sa veste de cuir sur elle, la brise fraîche de la nuit l'avait fait frissonner. Ça faisait une demi-heure qu'elle attendait à ce coin de rue sombre, dans le noir et la fraîcheur de la nuit. Elle ne savait pas trop ce qu'elle devait attendre, elle savait seulement que c'était important. Elle avait reçu quelques jour plus tôt un étrange message vocal sur son cellulaire lui indiquant un endroit où se rendre à une heure et une date précise. La voix, étrangement déformé, sûrement pour plus d'anonymat, avait aussi précisé qu'elle devait venir seule et non armée. Ses amis l'avait bien sûr prévenu que toute cette histoire pouvait n'être qu'un piège des Lions pour la coincer et se venger de la mort de la jeune fille de leur clan. Tristana était une «Rapaces», comme on les appelait. Téméraire, elle avait rassuré ses amis qu'elle ne craignait rien et que si un Lion se pointait, elle saurait se défendre. Evidemment, elle n'était ps venue sans arme et protection. Elle avait prit son canif dans sa poche, mais rien d'autre.

Tristana attendais donc dans la noirceur, ses cheveux applatis virevoltant au vent et sa frange lui cachant la moitié du visage. Ses yeux vert scrutaient l'obscurité, à la recherche du moindre mouvement. Elle était habillé simplement, un jeans étroit avec des bottes qui montaient aux genoux, un T-shirt simple ajusté et une grosse veste en cuir. Ainsi, posté au coin de la rue et frissonante, elle semblait tout à fait normale et un peu perdu dans cette nuit froide. Mais Tristanna attendait de pied ferme.


(Tristana signifie révolte, tumulte en celte... Encore un prénom plein de signification!!!)

Lorsque le jeune homme l'avait prise dans ses bras, elle s'était raidie étonnée, mais n'avait pas bougé, les mains dans les poches. Lorsqu'il défit son entreinte, elle fit un pas un en arrière, attendant quelques explications.

- Tu ne me reconnaît pas? Ça ne fait pourtant pas si longtemps qu'on ne s'est pas vu!...Peut-être que si en fait...

Le jeune homme retira son foulard et enleva son capuchon, laissa à découvert un visage qui était bien familier à Tristana.

-Et maintenant? Tu me reconnait?

Elle observa un instant le visage entouré de mèche de noirs du jeune homme, puis un sourire s'étira doucement sur ses lèvres. Elle se détendit, puis pris un air assuré, s'appuyant sur une de ses jambes, les mains toujours dans les poches de son blouson.

- Alors comme ça, tu sort de l'ombre au moment où il y a le plus de problèmes dans le coin...

Elle eu un petit rire, puis ajouta avec amusement:

- Tu as un don on dirait pour ne pas être au bon endroit au bon moment...

Elle sembla reprendre un peu de sérieux, puis fit un mouvement de tête sur le côté pour dégager ses yeux de sa frange. Tristana savait bien que dans ces temps-ci, tout le monde cherchait quelquechose, ne faisait rien sans rien. Alexandre ne devait donc pas être là pour de simple et étranges retrouvailles, mais pour quelquechose, peut-être pour un devoir envers les «Lions», ou une histoire du genre. Dans ce cas, elle devait rester sur ses gardes et ne pas le prendre de façon amicale, rester froide, comme avec un ennemi. Seulement voilà, cette nuit, aussi glaciale fut-elle, elle n'avait pas envie d'être froide et distante. Elle soupira doucement dans la noirceur, laissant échapper un petit nuage de vapeur d'eau de sa bouche.

- Qu'est-ce que tu veux exactement? Je ne crois pas que tu sois là pour de simple retrouvailles... ce serait trop beau pour être vrai.

Tristana scruta un instant le visage d'Alexandre. Comme elle l'avait pensé, il n'était pas venu pour un simple boujour. Elle aurait sûrement dû le laissé là debout dans le froid et l'obscurité, mais sa curiosité l'empêcha d'agir ainsi. Qu'avait-il à lui dire? On lui avait souvent répété de ne pas se fier au Lions et aussi que la curiosité pouvait devenir un méchant défaut. Pourtant, Tristana voulait en savoir plus, pqu importe ce que cela coûtait. Elle savait qu'Alexandre lui en avait dit seulement un peu, pour qu'elle ne puisse pas refuser d'entendre le reste, à n'importe quel prix. Il était rusé pour ça et il avait bien réussi son coup. Elle soupira et un nuage de vapeur d'eau s'échappa d'entre ses lèvres.

- Tu avais prévu ton coup d'avance n'est-ce pas? M'en dire juste assez pour que je ne puisse refuser...

En plus ce qu'il lui demandait ne semblait pas très dur. Il fallait seulement qu'elle ne mentionne pas son nom, son identité.
Ses mains dans les poches, elle frissonait dans la fraîcheur de la nuit. C'était bientôt l'hiver et Tristana détestait les manteaux chauds et les bottes de neige. Sa simple veste en cuir ne gardait pas vraiment la chaleur, surtout qu'elle était plutôt du type très usée.

- Le pire c'est que tu as réussis... Je te promet que je ne te trahirais pas... mais dis-moi vite ce que tu veux me dire, je suis en train de congeler sur place...

Tristana avait écouté Alexandre avec attention tout le long de discour. Elle avait soigneusement gardé son visage impassible, ne laissant paraître aucune émotions. Ce n'est que lorsqu'il eut finit que son expression changea.

- Et bien...

Elle hésita, quand même surprise de la proposition de son ami.

- Ta proposition semble intéressante... mais tu serais prêt à perdre ton, elle fit une mimique éxagéré de grandes guillemets, «honneur de Lion» pour montrer ton désacord envers leur désir de vengeance stupide? Après tout, tu me propose de me donner gratuitement, à moins qu'un prix s'y ajoute, des informations nous permettant de contrer toutes les attaques des Lions contre nous dans leur mode de vengeance...

Elle le dévisagea un instant, puis croisa ses bras sur sa poitrine, toujours frigorifiée et en attente d'une réponse de son ami.